En Belgique, il devient urgent que le pollueur devienne le payeur…
La multinationale belge Eternit exploita l’amiante en Belgique entre 1906 et 1998. Grâce à un intense travail lobbying, les actionnaires historiques d’Eternit sont parvenus à repousser la fin de la production d’amiante. Notre pays fut parmis les derniers à l’interdire.
Hélas, la production mondiale d’amiante repart à la hausse.
En Belgique, en Italie, en France, en Suisse, au Royaume Unis, la mutlinationale tente de se défendre devant les tribunaux.
Le poids du passé est immense et Eternit fuit ses responsabilités sociétales. Le nombre de victimes augmente, grave pollution d’amiante dans les sols de certaines régions. Pourquoi les coûts de désamiantage sont-ils systhématiquement présentés aux contribualbles?
Il faut que cela change!
En Belgique, il devient urgent que le pollueur devienne le payeur…
Le samedi 11 février dernier, l'ABEVA a mené une action symbolique devant le stand Eternit à Batibouw.
Un groupe de personnes de familles de victimes de l'amiante sont venus rappeler à la société Eternit sa responsabilité historique – avec d'autres sociétés bien sûr, mais au cœur desquelles elle a joué un rôle majeur - dans l'exposition, les maladies et les décès qui ont emporté et emportent encore de nombreuses personnes en Belgique, en Europe et dans le monde aujourd'hui.
Au lieu de fuir ces responsabilités, Eternit (et le groupe Etex) doit assumer cette responsabilité en la reconnaissant et en mettant ses moyens financiers abondants au service de la réparation complète en faveur des victimes, de la décontamination des lieux encore potentiellement dangereux aujourd'hui, de la recherche médicale, et d'autres objectifs utiles pour mettre fin aux dangers d'exposition qui subsistent encore. Face à la justice dans des affaires en cours, l'ABEVA regrette et condamne l'attitude des actionnaires historiques de la société Eternit et ses consœurs dans d'autres pays, qui continuent à pratiquer la dénégation, la fuite de leurs responsabilités et à tenter d'obtenir la prescription des graves fautes du passé.
PROCES DE L’AMIANTE :
Pour que la responsabilité d’Eternit soit confirmée !
Le mardi 3 janvier 2017 à 9h se tiendront, devant la cour d’appel de Bruxelles, les débats relatifs au procès intenté par Françoise Vannoorbeeck - Jonckheere à la multinationale belge Eternit.
En 2011, Eternit a été jugée en première instance responsable et fautive du décès de Françoise Vannoorbeeck - Jonckheere, intervenu en 2000 suite à un mésothéliome, une affection grave à ce jour incurable causée par une exposition à l’amiante.
Pour mémoire son mari, cadre de la société, est décédé en 1987 du même mal, lié à son activité professionnelle. Deux de leurs cinq fils sont décédés aussi de mésothéliome, l’un en 2003, l’autre en 2009, victime comme leur mère d’une exposition environnementale. La famille était riveraine de la société Eternit, à Kapelle-op-den Bos.
Les motivations du jugement sont claires et cinglantes pour la société Eternit (cf. récapitulation de l’affaire et du jugement dans l'article ci-dessus).
Ce jugement est important. En refusant une transaction confidentielle, pour la première fois en Belgique une victime a brisé le mur du silence et a osé s’en prendre à une société toute puissante dans notre pays et dans le monde. Le jugement établit aussi la responsabilité historique de la société dans la négation d’abord et la minimisation ensuite des dangers de l’amiante. Il qualifie de « cynisme incroyable et d’esprit de lucre » l’attitude d’Eternit.
Eternit a fait appel. La société persiste à contester avoir commis une faute et joue la prescription pour ce qui est de sa responsabilité.
L’ABEVA espère vivement que le jugement de première instance sera confirmé en appel.
L’ABEVA appelle à un rassemblement citoyen massif le 3 janvier 2017 aux marches du palais de justice à Bruxelles, place Poelaert, à partir de 7h45. Nous nous rendrons ensuite dans la salle d’audience de la cour d’appel.
Contact : Eric Jonckheere 0476 788833
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Moins de 8 mois après l’octroi d’une autorisation environnementale de Classe 1 à une société de transport et terrassement située rue Marcelis à Wezembeek-Oppem, des fibres d’amiante ont été décelées à proximité.
Cette analyse a été effectuée à la demande d’un riverain habitant rue Gergel auprès d’un centre certifié indépendant.
Cette découverte est d’autant plus inquiétante que cette entreprise est située à côté de deux écoles maternelles que fréquentent quotidiennement 180 enfants de 3 à 6 ans.
Cette autorisation de Classe 1 (le plus haut niveau en Flandre) permet entre-autre à cette entreprise de :
stocker de l’amiante;
broyer des déchets de chantier à l’air libre.
Selon les spécialistes, le risque principal pour la population avoisinante se situe dans ce dernier point (le broyage).
Des riverains, les deux écoles maternelles et des parents d’élèves avaient introduit 108 lettres d’objections auprès de la Commune lors de l’enquête publique... en vain. Ils ont ensuite interjeté appel auprès de la Ministre Flamande de l’environnement... en vain. Depuis, des riverains et parents ont introduit une action auprès du Conseil d’Etat. Celle-ci est actuellement en cours.
La Commune n’a introduit aucun recours contre cette autorisation. Ni auprès de la Ministre, ni auprès du Conseil d’Etat. Pourtant, les avis des spécialistes sont clairs quant aux risques pour la santé et plusieurs mises en garde avaient ainsi été formulées :
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Les travailleurs décédés de l’amiante ont perdu en moyenne vingt années de vie !
L’ABEVA a pris connaissance des résultats d’une étude scientifique réalisée par les démographes de l’association ADRASS, relative aux années de vie perdues, à cause de l’amiante, par les personnes qui en ont été victimes. S’il s’agit ici de travailleurs, on peut aussi estimer que les résultats doivent être proches pour d’autres catégories de victimes : membres de la famille des travailleurs, bricoleurs ou victimes environnementales (notamment habitants au voisinage des usines d'amiante).
Les démographes de l’ADRASS ont étudié deux cohortes de travailleurs décédés, l’une est celle des travailleurs de Coverit, une ancienne usine d'amiante ciment, située à Harmignies près de Mons, l’autre est celle de travailleurs des usines Eternit à Kapelle-op-den-Bos et Tisselt (Brabant flamand).
Avec une méthode rigoureuse, et testée auprès des meilleurs spécialistes du domaine, l’étude a pu, en se référant à la durée de vie moyenne de chaque génération, établir la perte en années de vie perdues par les victimes de l’amiante.
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