Sur le site de la VRT : Une journaliste de la RTBF mettait déjà en garde contre l'amiante dans les années 70, mais il n'a pas été écoutée
(traduction)
"En 1977 déjà, nous avons réalisé un reportage sur l’amiante, mais nous nous sommes heurtés à un silence organisé." C’est ce que raconte l’ancienne journaliste de la RTBF, Marie-Anne Mengeot, dans un entretien avec Pano. Mengeot a réalisé des dizaines de reportages sur les dangers de l’amiante. Selon elle, tant les politiciens que les scientifiques, les syndicats et les entreprises ont réagi trop tard dans notre pays. "Vingt années ont été perdues, et avec elles, des centaines de vies humaines."
Marie-Anne Mengeot a été journaliste d'investigation pendant plus de 30 ans pour la chaîne francophone RTBF. Elle a produit une dizaine de reportages sur l’amiante et l’entreprise Eternit. Son enquête a débuté dès les années 70.
"Nous travaillions sur les accidents du travail et les conditions de travail, un sujet qui n’était pas très populaire chez les journalistes. C’est ainsi que nous avons découvert l’histoire de l’amiante", raconte aujourd’hui Mengeot, âgée de 81 ans. En 1977, elle réalise son premier reportage sur l’amiante, mais celui-ci ne suscite que peu de réactions. "Nous nous sommes heurtés à un manque d’intérêt, à de l’incrédulité ou à un silence organisé."
"Nous avons demandé des informations au ministère du Travail, mais personne n’était au courant. Il n’y avait aucune donnée sur les entreprises utilisant de l’amiante, encore moins sur les victimes. Contrairement à l’Angleterre, où les certificats de décès des ouvriers indiquaient publiquement la cause de la mort, nous n’avions rien de tel."
Même du côté des scientifiques, le silence persistait. "Certains allaient jusqu’à nier l’existence du mésothéliome. Ils prétendaient qu’il ne s’agissait que de métastases d’un cancer du poumon."
"‘Ne venez pas nous embêter avec votre histoire’, nous ont répondu certains ouvriers. Ils voulaient garder leur emploi, c’était leur priorité."
Face à ces dénégations, la journaliste a elle-même commencé à douter de son enquête. "Nous nous demandions si la situation chez nous était différente de celle en Angleterre, où les dangers de l’amiante étaient déjà reconnus depuis longtemps."
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