L’Association Belge des Victimes de l’Amiante, l’ABEVA a appris avec grande tristesse le décès de l’avocat Georges-Henri Beauthier.
Parmi les nombreuses causes qu’il a défendues, nous souhaitons rappeler combien il a soutenu les malades et décédés de l’amiante dans leur combat pour leur reconnaissance.
Il avait été porteur des premières actions en justice, dans les cas de Luc Vandenbroucke, et puis de Françoise Vannoorbeeck-Jonckheere, un procès majeur en responsabilité civile intenté à la société Eternit, jugée responsable du décès de cette riveraine de l’usine. Le collègue d’alors de Georges-Henri Beauthier, l’avocat Jan Fermon a conduit avec succès ce procès en 2011 et 2017.
Récemment, même diminué par la maladie, Georges-Henri Beauthier a encore tenu à assister, en septembre 2024, à l’inauguration d’une stèle en hommage aux victimes de l’amiante à Kapelle-op-den Bos.
De tout cela, l’ABEVA lui en sera toujours chaleureusement reconnaissante.
Il restera dans nos mémoires.
L’ABEVA
Le 25 juin 2025
L’Association Belge des Victimes de l’Amiante, ABEVA, se réjouit fortement de la résolution qui a été votée à l’unanimité mercredi 26 mars au Parlement flamand. Cette résolution exige que les responsables historiques de l’importante présence de produits amiantés à risque dans le parc immobilier public et privé en Flandre, participent, à la mesure de leur lourde responsabilité, au financement du plan de désamiantage de la Flandre.
Ce plan, déjà entré en vigueur, prévoit une Flandre sans risque amiante à l’horizon 2040. Il comprend plusieurs étapes importantes, certaines en cours de réalisation, et des priorités dont l’élimination du risque amiante dans les écoles. Selon des données récentes fournies par l’OVAM (Office flamand des déchets), en Région flamande 50 % des écoles contiennent encore des produits amiantés à risque, à enlever le plus rapidement possible.
Lors d’une audition au Parlement flamand, l’ABEVA a pu présenter des données sur les moyens financiers (fortune et revenus annuels) des principales familles d’actionnaires des entreprises historiquement liées à l’usage massif de l’amiante et donc des risques qu’il pose encore aujourd’hui. Certes le recours à l’amiante dans les années d’après-guerre n’avait rien d’illégal puisque qu’il n’a été interdit en Belgique qu’à la fin des années 1990. Cet argument est cependant trompeur : en effet, un lobbying puissant, lié aux familles actionnaires des holdings Eternit et puis Etex, a permis de sciemment dissimuler ou de minimiser durant plusieurs décennies le caractère nocif de l’amiante, comme cela été démontré déjà par les jugements rendus par les tribunaux en 2011, 2017 et 2023, et donc permis de prolonger abusivement l’usage de l’amiante. Et la coresponsabilité de l’Etat dans la poursuite de l’utilisation de l’amiante ne diminue en rien la responsabilité première des entreprises.
Il serait donc logique que ces familles et actionnaires contribuent massivement aux coûts du désamiantage nécessaire pour rendre la Flandre « asbest safe » ou sans risque lié à l’amiante.
L’ABEVA appelle les Régions wallonne et bruxelloise à avancer rapidement dans ce dossier. Elles aussi sont confrontées aux mêmes problèmes et enjeux.
Jusqu’à présent aucune de ces deux régions n’a élaboré un plan global semblable à celui de la Flandre. Elles mènent pour le moment de simples politiques d’information des citoyens sur les réglementations existantes. Mais il n’y a aucun objectif fixé, avec un calendrier et des budgets assignés. Il n’existe à ce jour aucune prime ou subsides au désamiantage ni d’obligation d’inventaire amiante en cas de vente immobilière, comme c’est le cas en Région flamande. Pas de cadastre clair et synthétique rendu public. Les réponses passées ou récentes à des questions posées aux deux gouvernements régionaux par leurs parlements respectifs ne montrent guère de perspective.
Cela ne veut pas dire que rien n’est fait. Par exemple, le plan d’investissement exceptionnel d’un milliard d’euros dans la rénovation des bâtiments scolaires en fédération Wallonie Bruxelles comprend des rubriques et budget amiante. Mais là aussi l’information est lacunaire. Et il n’est pas impossible d’imaginer que, comme en Flandre, une proportion importante d’écoles posent encore un risque amiante.
Les Régions wallonne et bruxelloise – dont nous savons en plus les problèmes financiers - pourraient aussi, de leur côté, se saisir de la question d’une contribution nécessaire des responsables historiques du problème posé par l’amiante. Il serait curieux et regrettable qu’au cas où un accord interviendrait entre la Flandre et Etex/Eternit pour une contribution au financement du désamiantage, les deux autres régions ne fassent rien en cette matière et se privent elles-mêmes de solution de ce type alors qu’elles sont touchées de la même façon pour ce problème.
Avec comme objectif des régions wallonne et bruxelloise sans risque-amiante.
L’ABEVA demande aux parlements et gouvernements de ces deux régions de se saisir au plus vite de cette question.
L’ABEVA
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Marc Molitor 0475 74 77 03
Le 4 février 2025
UNE AVANCEE IMPORTANTE POUR CERTAINES VICTIMES DE L’AMIANTE
L’Association Belge des Victimes de l’Amiante - ABEVA -, se réjouit de l’intention, exprimée dans l’accord gouvernemental de supprimer, dans la législation du Fonds amiante (AFA), l’immunité du responsable d’une exposition environnementale ayant conduit à une maladie1. Le texte de l’accord précise en effet que : « Les victimes de l’amiante qui ne sont pas salariées doivent pouvoir engager en toutes circonstances une action civile en justice. Nous garantissons également que les entreprises qui n’ont pas été condamnées pour pollution par l’amiante n’ont pas à payer de contributions plus élevées au Fonds Amiante. Ce Fonds doit en tout cas être adéquatement financé ».
C’est une étape importante vers plus de justice et une meilleure indemnisation des victimes d’exposition à l’amiante dans l’environnement non-professionnel. La création de l’AFA en 2006 a été un progrès majeur pour toutes les victimes de l’amiante. Pour la première fois, les victimes d’exposition environnementale à l’amiante (et leurs proches) étaient prises en charge et recevaient une indemnisation, tandis que les malades pour des expositions professionnelles reçoivent un complément à leur indemnisation existante dans le régime professionnel.
Communiqué
Le 15 décembre 2024
Décès d’Éric Jonckheere, président de l’ABEVA
Éric Jonckheere, président de l’Association Belge des Victimes de l’Amiante, est décédé vendredi soir 13 décembre, des suites d’un mésothéliome, la plus grave des maladies de l’amiante. Il avait 66 ans.
Sa maladie a été causée par l’exposition à l’amiante à laquelle il a été soumis lors de sa jeunesse à proximité des usines Eternit de Kapelle-op-den-Bos. Quatre autres membres de sa famille sont déjà décédés des mêmes causes.
L’ABEVA est plongée dans la tristesse. Elle assure de sa solidarité tous les proches d’Éric, sa compagne et ses enfants.
Pendant quatre ans, Éric a résisté avec un courage et une ténacité admirables à la maladie, tout en assumant, avec une énergie particulièrement positive, ses fonctions et notre combat en faveur des victimes de l’amiante.
Éric nous a encore répété récemment qu’il n’était pas habité par un sentiment de vengeance, mais avant tout par l’impérieuse nécessité de justice, de la reconnaissance des fautes et d’une juste réparation aux victimes de la part des responsables de leurs maladies. C’est le sens des actions en justice qu’il a entreprises, avec succès jusqu’ici.
C’est le sens aussi de son combat – notre combat – pour empêcher la reproduction de tels drames dans l’avenir, par le désamiantage de tous les lieux susceptibles d’encore générer des dangers, prioritairement les écoles et d’autres lieux publics, et cela avec la contribution des responsables.
L’ABEVA poursuivra naturellement ces combats dans lesquels elle est engagée depuis presque 25 ans, et auxquels Éric a largement et inlassablement contribué.
L’ABEVA
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Pour toute information complémentaire, et jusqu’à la prochaine assemblée générale de l’ABEVA, la communication de l’Abeva sera assumée par Marc MOLITOR
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COMMUNIQUE DE PRESSE du 2 septembre 2024
L’amiante à Kapelle-op-den-Bos.
Inauguration d’une stèle dédiée aux victimes de l’amiante.
C’est dans les années 1920 que les petits villages de Kapelle-op-den-Bos et Tisselt accueillirent les usines d’amiante-ciment le long du canal Bruxelles –Anvers. Rapidement l’activité industrielle y a cru au point que cet ensemble devienne le plus grand centre de production d’amiante-ciment au monde. Au pic de la production, 2600 personnes y trouvèrent quotidiennement du travail.
Lorsque dans les années 60, certains dans le monde médical, constatèrent un nombre croissant de pathologie létales liées à une exposition aux fibres d’amiante, la Belgique préféra protéger les emplois plutôt que se lancer dans des politiques de prévention et d’interdiction de production de l’amiante. Cependant, de nombreux pays avaient réussi à imposer des produits de substitutions aux fibres tueuses. Pas chez nous.
La présence d’un lobby puissant pro-amiante lié au groupe Eternit Belgique, réussit à repousser l’interdiction de l’amiante jusqu’en 1998, soit parmi les derniers en Europe.
Ce coin de Brabant flamand rejoindra finalement de nombreux autres lieux de production amiante-ciment en France, Italie, Brésil, Japon qui, à la faveur de groupes de victimes de l’amiante ou d’indignés actifs, de syndicats attentifs ou de leaders politiques insoumis ont déjà inauguré leurs stèles.
Il nous paraissait important que Kapelle aussi ait un lieu de mémoire et de souvenir. Aussi, des contacts ont été établis auprès des trois derniers bourgmestres du village. Si nous nous félicitons que le bourgmestre et le collège actuels acceptent l’idée, il n’a pas été jugé opportun d’associer l’ABEVA à la conception de cette stèle.
Ce jeudi 5 septembre à 19h, Kapelle-op-den-Bos inaugure (enfin) un monument dédié aux victimes de l’amiante.
Jeudi, bien que notre engagement et notre passion en faveur des victimes de l’amiante aient été reconnus, le Collège des Bourgmestre et des Echevins de la commune ne souhaitent pas que, ni l’asbl, ni son président, prennent la parole et expriment le vécu des victimes lorsque la stèle sera dévoilée. Les chiffres restent interpellant. De nos jours, et d’après les estimations, l’amiante vole 850 vies en Belgique, plus de 310000 dans le monde.
L’action de l’ABEVA, c’est aussi un travail inlassable d’information et de sensibilisation.
L’ABEVA, des victimes et des indignés seront néanmoins présents à Kapelle et répondront à vos questions.
Pour l’ABEVA,
Eric Jonckheere
Président
0476/788833