LA PROVENCE - 20 mars 2024
MARSEILLE, ÉCOLE SAINT-MARCEL
Après la découverte d'amiante, les profs exigent des travaux
Theo Bessard
Les enseignants de l'école Saint-Marcel (11e) exercent leur droit de retrait depuis hier, aucune classe n'est assurée jusqu'à nouvel ordre.
Stupeur dans le quartier tranquille de Saint-Marcel (11e), après la découverte de plusieurs revêtements contenant de l'amiante dans les murs de l'école élémentaire au 8, rue de Queylar, qui abrite plus de 140 élèves et dont la construction date de 1938. " On a constaté que des endroits du mur se décrochaient dans la salle des profs. Derrière, il y a des fibres d'amiante apparentes. Le danger, c'est qu'il suffit d'une fibre pour contaminer tout une pièce, car ça voyage dans l'air et c'est nocif à la première respiration", explique Myriam, enseignante depuis six ans au sein de l'école. Feuilles à l'appui,
Myriam et ses collègues font valoir que la présence d'amiante était connue bien avant qu'elles n'exercent leur droit de retrait, hier, de peur des conséquences de cette présence sur leur lieu de travail. Le rapport date de 2021 et vient contredire un autre rapport d'expertise rédigé lui l'année dernière et qui conclut à une absence de fibres d'amiante dans les locaux. " Non seulement ce rapport confirme nos constatations mais on est en droit de se demander pourquoi rien n'a été fait jusqu'à maintenant pour remédier à la situation. "
"Je ne peux m'empêcher de croire que je suis malade"
Parmi les parents, beaucoup ont tenu à venir montrer leur solidarité avec les enseignants, en retrait de leur poste. Sabrina était écolière dans cette école élémentaire, bien avant de devenir maman et d'y inscrire son fils, Nahil, en classe de CM1.
" J'ai beaucoup de problèmes de santé, aujourd'hui. Comment ne pas se poser la question du lien entre cette école et mes soucis de santé ? Je ne peux m'empêcher de croire que je suis malade pour ça", expose la jeune maman. Autour des huit professeurs et des deux accompagnants d'élèves en situation de handicap, une trentaine de parents d'élèves font bloc et demandent " une nouvelle évaluation des risques liés à la présence avérée d'amiante ainsi que des travaux de réfection dans les plus brefs délais ." Tous sont inquiets pour leur santé et celle des enfants.
Pour la mairie, il y a " aucune présence d'amiante " dans les espaces empruntés par les élèves ou le personnel, précisant qu'" il y a cependant une nécessité de désamianter la cave", inaccessible.
As tens of thousands of lawsuits related to Johnson & Johnson’s Baby Powder flood US courts, many women are coming forward claiming that talc-based makeup gave them asbestos-related mesothelioma. Why is talc still present in almost all cosmetics?
The Gardian - Mon 10 Jun 2024 10.00 BST
Mention asbestos and disease, and most people’s thoughts turn to old, unstable floor tiles or insulation in homes or offices, or jobs in shipbuilding or construction – the kind of heavy industries that employ men in hi-vis jackets and hard hats. One place we don’t tend to think of it is in the beauty industry; rarely do we consider nude eye-shadow palettes or peachy pink blushers as health hazards.
Yet scores of British women are taking leading cosmetic companies to court in the United States, claiming that they contracted mesothelioma – a particularly nasty, treatable, but incurable cancer of the lining of the lung, heart or stomach – through their use of beauty products.
The ingredient they hold responsible is talcum powder, which is ubiquitous in makeup. You’ll find it in bronzer, blusher, eye shadow, foundation, mascara, lipstick and even dry shampoo, because it does an excellent job in absorbing moisture and preventing caking. Talc is a mineral that is mined from underground clay deposits – but it can also often have veins of asbestos present in it.
The complete article on The Gardian's site
"Le Tombeau de l’amiante", documentaire réalisé en 2021 par Nina Toussaint et Marie-Anne Mengeot, a été construit à partir de onze émissions réalisées pour la RTBF de 1977 à 2003, une période cruciale de l’utilisation de l’amiante en Belgique et en Europe. Tous les risques étaient connus des industriels, mais les travailleurs vont progressivement les découvrir à travers les maladies et la mort. Les 20 années qui précèdent l’interdiction de l’amiante en Belgique en 1998, sont des années cyniquement gagnées par l’industrie, grâce à sa propagande, à son déni et ses mensonges, grâce aussi à la passivité des pouvoirs publics et la complaisance de milieux scientifiques et syndicaux qu’elle a su rallier à sa cause. En 1995, le désamiantage du Berlaymont, le bâtiment abritant la Commission européenne, ouvre les yeux du grand public sur les dangers posés par l’amiante. Le long combat des victimes pour obtenir réparation pourra enfin commencer. En 2017, la cour d’appel de Bruxelles confirmera que la multinationale belge Eternit, ancien champion de l’amiante-ciment, connaissait les dangers de l’amiante depuis au moins les années 1960 et qu’elle a tout fait pour les dissimuler.
Une histoire qu’il est bon de connaître afin de tenter de ne pas reproduire les mêmes erreurs dans d’autres circonstances avec d’autres substances.
Une nouvelle date de projection :
le 15 février à 20h au cinéma Le Parc à Liège Plus d'informations
Le dossier de presse est disponible ici
Dans le cadre des soirées Théma de la chaîne ARTE sera diffusé, le 20 septembre 2022 à 20h55, le film documentaire « L’amiante, l’histoire sans fin » de Thomas Dandois et Alexandre Spalaïkovich : https://www.arte.tv/fr/videos/096315-000-A/l-amiante-l-histoire-sans-fin.
Parmi les exemples abordés dans ce film figurent les travaux menés par Benjamin Lysaniuk (Prodig), Juan Pablo Ramos Bonilla (Universidad de Los Andes) et les membres du programme ERASEd à Sibaté (Colombie).
Les métastases du profit
Loin de se contenter de consigner les errements du passé, ce documentaire radiographie aussi notre époque : les symptômes d’une course au profit sont plus prégnants que jamais et les scandales se multiplient comme les métastases d’un capitalisme sans scrupule. L’amiante, elle, gagne de nouveaux marchés. En Russie, la plus grande mine du monde permet d'en exporter 600 000 tonnes chaque année, tout en niant l’idée de maladie professionnelle pour ses ouvriers... mais pas pour ses cadres. Au Bangladesh, des "petites mains" démantèlent cargos et supertankers européens farcis d’amiante sans information sur les dangers qu’elles courent. En Amérique latine, la colère gronde contre certaines entreprises européennes, comme le groupe franco-belgo-suisse Eternit, qui continuent d'exporter un produit pourtant interdit sur le Vieux Continent. Recueillant la parole d’experts, de scientifiques, de militants ou de personnes malades, cette investigation aux séquences chocs, expose une vérité sidérante : malgré les morts, la science et les évidences, la fibre tueuse a encore de beaux jours devant elle.
Réalisation : Thomas Dandois et Alexandre Spalaïkovich , France, 2022


L’amiante est une famille de fibres minérales présentes à l’état naturel dans certaines roches. Ce matériau fut largement exploité et utilisé partout dans le monde en raison de ses propriétés particulièrement intéressantes. Bon marché et ininflammable, il résiste aux pressions, aux frictions, à l’humidité et aux agents chimiques. C'est dans la construction et le bâtiment que l'amiante a trouvé ses principaux débouchés, en particulier avec l'amiante-ciment. On le retrouve toujours aujourd’hui dans des plaques ondulées, des revêtements de toitures, des gouttières, des conduits d'évacuation ou de chauffages.
Lire la suite : Eternit : la conspiration du silence (European Trade Union Institute)