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Appel aux dirigeants du G20 pour une action visant à une interdiction mondiale de l’amiante

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Ce 24 novembre 2018

Appel aux dirigeants du G20 pour une action visant à une interdiction mondiale de l’amiante

Le 30 novembre, vous vous réunirez à Buenos Aires pour une réunion importante du G20. Vous examinerez les nombreux défis auxquels notre monde est confronté et vous vous efforcerez de trouver la meilleure voie à suivre. Les différends commerciaux, les changements climatiques, l'instabilité économique et les menaces de guerre sont les défis les plus largement reconnus.

L'impact dévastateur de l'exposition à l'amiante l’est malheureusement beaucoup moins.

En 2017, plus de 230 000 personnes dans le monde sont décédées des maladies liées à l'amiante. C’est le chiffre le plus élevé jamais enregistré. Bien que la majorité de ces décès soient dus à des expositions professionnelles, beaucoup sont également dus à des expositions environnementales. Outre le terrible impact humain, le coût économique associé est énorme. Une récente étude canadienne faisant autorité a estimé à plus de 2,3 milliards de dollars canadiens le coût annuel du cancer lié à l’amiante pour ce pays. Nous pouvons supposer que le coût mondial est plusieurs fois supérieur à ce montant.

Là où l’amiante a été interdit (dans plus de 50 pays) ces décès résultent principalement d’expositions antérieures aux années 90; mais une autre épidémie de maladie liée à l’amiante se prépare dans les pays qui n’ont pas encore interdit l’amiante. Des pays tels que l'Inde, la Chine et la Russie, pour ne citer que quelques-uns, ont une importante population exposée. La hausse des décès liés à l’amiante est alarmante. En Inde, par exemple, ils ont augmenté de plus de 300% entre 1990 et 2017.

Tous ces décès étaient évitables. Les pathologies et les dangers liés à l’amiante sont bien connus depuis les années 1960, voire plus tôt. De nos jours, des alternatives fiables existent. Même le Canada, qui fut par le passé le plus important producteur et exportateur d’amiante, met en place une interdiction qui verra le jour le 30 décembre 2018.

Si ces statistiques de mortalité résultaient d'un conflit armé majeur, vous feriez sans doute – en tant que dirigeants - tout votre possible pour y répondre et y mettre fin. Or bannir l'amiante est beaucoup plus facile que de résoudre des problèmes souvent complexes qui conduisent à des guerres. Les pays qui ont mis en oeuvre l'interdiction il y a plusieurs décennies ont bien tracé la voie pour passer de l'utilisation de l'amiante à des solutions de remplacement sûres. Il est vrai qu’à court terme, certains emplois et certaines entreprises pourraient être affectés, mais une transition est possible grâce à un programme de soutien. À la lumière du nombre catastrophique de décès, l'argument selon lequel il faut sauver des emplois à tout prix n'est tout simplement plus défendable, ni humainement acceptable.

Dans le contexte des nombreux problèmes que vous allez traiter à Buenos Aires, l’amiante apparaît comme un problème extrêmement bien documenté et ciblé dans lequel de nombreux progrès ont été accomplis dans le monde. Les pays qui ont interdit l'amiante sont prêts à aider ceux qui souhaitent suivre la même voie. Vous avez également l'exemple de votre hôte, l'Argentine, et d'autres pays d'Amérique latine qui ont été des leaders dans l'interdiction de l'amiante.

Le moment est également venu d'inscrire le chrysotile (amiante blanc) à la prochaine assemblée de la Convention de Rotterdam sur la liste des produits dangereux, dont le commerce international n’est possible qu’après information préalable sur les risques par le producteur et consentement du pays importateur en connaissance de cause.

Tous les autres types d’amiante sont déjà répertoriés sur cette liste.

Assez de victimes, assez de souffrances ! Nous, les soussignés, vous appelons à prendre des mesures décisives pour interdire l’amiante dans le monde entier. Nous représentons un large et visible éventail de forces sociales. Cela inclut des syndicats, des employeurs, des associations de défense de victimes de l’amiante, des organisations de santé publique, des chercheurs en santé, des groupes environnementaux et de nombreux citoyens concernés.

L’amiante n’est pas une histoire du passé. Il est grand temps qu’une interdiction totale et mondiale soit imposée. Pouvons-nous compter sur vos aides et assistance pour y parvenir ?

 

Eric Jonckheere, ABEVA. Belgique

Alec Farquhar, Abestos Free Canada. Canada

Fernanda Giannasi, Rede Virtual. Brazil

Sugio Furuya, Asian Ban Asbestos Net. Japon

Laurie Kazan-Allen, IBAS. United Kingdom

Linda Reinstein, ADAO. USA

Tracy Ford, AREA fund. Canada

Pooja Gupta, India Ban Asbestos Network

Eliezer Joao de Souza, ABREA. Brésil

Kathleen Ruff, RightOnCanada..Canada

Lorraine Creech, Mesothelioma Resource Center. United Kingdom

Omana George, Asia Monitor Resource Center Hong Kong

Gilles Mercier. AVAQ. Canada

Graham Dring, GMAVSG. United Kingdom

Jamie Kreen, MiningWatch. Canada

Fe de Leon, CELA. U S A

Philip Hazelton, APHEDA. Australie

Alec Rexroat, LMCT. U S A

Jacques Faugeron, Andeva. France

Maryth Yachnin, IAVGO. Canada

Allesandro Pugno, Anti Cancer activist. Espagne

Meg Sears, Prevent Cancer Now. Canada

Krishnendu Mukherjee, Barnister.
 United Kingdom

Guiliana Busto, AFEVA. Italie